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Inflation : la Fed relève son taux d'intérêt de 0,5%

Ce resserrement monétaire a un objectif: juguler l'inflation qui atteint des niveaux jamais vus depuis plus de quarante ans.

Les marchés guettaient l'annonce avec fébrilité. La Fed, la Banque centrale américaine, a bien relevé, mercredi soir, dans une décision unanime, son principal taux directeur, de 0,5 %. Elle porte son taux des Fed Funds dans une fourchette de 0,75% à 1 %. C'était le geste attendu qui doit ouvrir la voie à une série de hausses de même ampleur dans les prochains mois.

Le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed estime que «d'autres hausses seront justifiées», d'autant que la guerre en Ukraine et les nouveaux confinements en Chine aggravent la pression sur les prix et les problèmes de logistique. Une hausse des taux de 0,75 point de pourcentage «n'est pas fermement envisagée» pour le moment a cependant indiqué, ce mercredi, le président de la Fed, Jerome Powell.

Il a par ailleurs estimé que la Fed avait de «bonnes chances» de parvenir à un «atterrissage en douceur», c'est-à-dire relever les taux sans précipiter l'économie vers une récession ni provoquer une hausse du chômage, à supposer que «les conditions économiques et financières évoluent de manière cohérente» avec les attentes de la banque centrale. En mars, la Réserve fédérale avait procédé à sa première hausse de taux depuis 2018, avec un palier plus prudent, de 0,25 %.

Ce resserrement monétaire, qui s'accompagne d'un arrêt des achats d'obligations, a un objectif : juguler l'inflation qui atteint des niveaux jamais vus depuis plus de quarante ans. Les prix à la consommation, en mars, ont bondi sur un an, de 8,5 %. De nombreux économistes reprochent à la Fed, dirigée par Jerome Powell, d'avoir trop tardé avant de dégainer l'arme des taux. La Banque centrale, comme la BCE en Europe, a longtemps répété que l'inflation était un phénomène transitoire, alimenté par le rattrapage post-Covid de l'activité. Or l'inflation ne cesse de s'emballer. Et elle dure. Elle est devenue la principale préoccupation économique de l'Administration Biden et des consommateurs américains.

Retombées des confinements en Chine

Ce contexte inflationniste se complique par les retombées des confinements en Chine. Cette combinaison pèse sur la croissance américaine. Au premier trimestre, le PIB s'est même contracté de 1,4 %. Comme son homologue de Francfort, Christine Lagarde, Jerome Powell, alias « Jay », doit jouer l'équilibriste : restreindre le crédit et la demande pour calmer l'inflation sans précipiter la récession par des taux trop élevés.

Cependant, Jerome Powell, a revendiqué, ce mercredi, que l'économie américaine restait solide, même si la croissance ralentit, et assuré qu'elle ne présentait pas de risque immédiat de récession. «C'est une économie forte. Rien (...) ne suggère qu'elle est proche ou vulnérable à une récession», a-t-il dit lors d'une conférence de presse. «Bien sûr, compte tenu des événements dans le monde, de la disparition des effets de la politique budgétaire et de la hausse des taux, vous pourriez voir une activité économique plus lente», a-t-il ajouté, rappelant que 2021 avait été «une année de croissance extraordinairement forte».

Contrairement aux usages, quelques heures avant la publication du communiqué de la Banque centrale, Janet Yellen, l'actuelle secrétaire au Trésor de Joe Biden et ex-présidente de la Fed, a fait un commentaire sur la politique monétaire. Elle a déclaré que la Fed aura besoin d'être « adroite » et « chanceuse » pour guider l'économie américaine entre les récifs de l'inflation et de la récession.


PODCAST - L'impôt est-il juste ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre

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3 commentaires
  • mordicus

    le

    La ligne reste la même : en faire le moins possible.
    Jusqu'à quand ?

  • Heretique

    le

    0.5 % ? C'est risible, il n'aide à rien.

  • FLGBY34

    le

    Mauvaise nouvelle.

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