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Cajoo, la start-up qui livre vos courses en quinze minutes à Paris

La société fondée par Henri Capoul, qui a levé 6 millions d'euros, lance son service ce jeudi. Elle veut installer des entrepôts (des « dark stores » dans le jargon des professionnels) dans toute la ville afin de livrer des produits alimentaires, d'hygiène et de nettoyage.

Les livreurs de Cajoo roulent sur les vélos de Kemmrod, une start-up qui équipe des professionnels de la livraison.
Les livreurs de Cajoo roulent sur les vélos de Kemmrod, une start-up qui équipe des professionnels de la livraison. (Cajoo)

Par Adrien Lelièvre

Publié le 4 févr. 2021 à 08:01Mis à jour le 4 févr. 2021 à 08:51

Il est entré dans les moeurs de se faire livrer des sushis ou des pizzas via les grandes plateformes de livraison de repas (Uber Eats, Deliveroo, Just Eat, etc.). Mais, pour se faire livrer des courses du quotidien, c'est tout de suite plus compliqué.

Les spécialistes de la grande distribution proposent certes de la livraison à domicile. Mais les délais entre la commande et la réception peuvent paraître interminables pour les citadins les plus pressés. Et la livraison n'est offerte que si le panier est élevé.

Autant de freins qui ont poussé Henri Capoul, Guillaume Luscan et Jeremy Gotteland à fonder Cajoo, une start-up de livraison de courses à la demande qui débute son service ce jeudi à Paris et annonce avoir levé 6 millions d'euros en seed auprès de Frst et XAnge. Aux yeux de ces entrepreneurs, le timing est idéal puisque la crise sanitaire a provoqué une ruée spectaculaire vers le commerce en ligne.

Epicerie en ligne

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Pas question toutefois de batailler frontalement avec Auchan, Carrefour ou Leclerc. Cajoo cherche plutôt à remplacer l'épicerie ou le supermarché du coin grâce à une application proposant plusieurs centaines de produits (apéritifs, fruits et légumes, produits d'hygiène et de nettoyage). La jeune pousse veut surtout frapper les esprits avec une promesse forte : livrer en un quart d'heure montre en main !

« On veut entrer sur ce marché par les moments d'urgence ou non planifiés », explique Henri Capoul. Et de citer en exemple un apéritif organisé à la hâte, pour lequel un client a besoin de plusieurs bouteilles d'alcool et de cacahuètes, ou une famille qui rentre de vacances et s'aperçoit qu'il lui manque de la lessive et du shampoing.

« C'est une habitude qui va entrer progressivement dans les moeurs», est convaincu le jeune patron, qui est passé par le cabinet Mckinsey, avant de devenir le directeur général France de la licorne Bolt . La société espère séduire des clients à fort pouvoir d'achat habitués à utiliser les services d'Uber, Spotify ou Deliveroo. « Mais, dans un horizon de cinq ans, notre service sera la manière de faire ses courses pour la majorité de la population », veut croire Henri Capoul.

Intégration de toute la chaîne de valeur

La jeune pousse veut livrer les marchandises au prix d'un supermarché de quartier, auquel s'ajouteront les frais de livraison (1,95 €). Une gageure, car elle ne dispose pas de la force de frappe des centrales d'achats des spécialistes de la grande distribution, qui parviennent à tirer les prix vers le bas.

« Pour être rentable, nous prévoyons d'intégrer toutes les opérations : l'achat des produits, la logistique, le remplissage des sacs et la livraison à domicile. Il y a zéro intermédiaire dans la chaîne de valeur », indique le jeune patron. « A court terme, les prix seront subventionnés pour faire de l'acquisition de clients », observe un bon connaisseur de la foodtech.

Cajoo espère limiter ses coûts en installant des « dark stores » : c'est-à-dire des entrepôts dédiés uniquement au stockage de marchandises. Les avantages de ce concept en vogue sont multiples : les surfaces à louer sont plus petites - et donc moins chères que les magasins physiques - et n'ont pas besoin d'être décorées, ni surveillées pour lutter contre le vol. L'espace doit être optimisé afin de faciliter la préparation de commandes et la logistique.

Les livraisons seront réalisées par une poignée d'employés de Cajoo équipés de vélos électriques aux couleurs de la start-up. Pour couvrir les pics de demande, la jeune pousse prévoit également de travailler avec Stuart, une société de coursiers indépendants.

Expansion rapide

Cajoo a ouvert son premier « dark store » dans le 9e arrondissement de Paris et veut desservir dans un premier temps les habitants vivant dans les zones situées aux alentours. Mais la société compte ouvrir plusieurs autres entrepôts dans les six prochains mois, afin de mailler la capitale. Au-delà de Paris, Cajoo projette également de se lancer dans une dizaine de villes françaises d'ici à la fin 2021. « Il y a une grande excitation du marché autour de ce modèle », estime Henri Capoul. Ce qui pourrait impliquer, si la start-up tient ses promesses, de frapper très vite à la porte des investisseurs pour réaliser une nouvelle levée de fonds.

Adrien Lelièvre

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