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Poutine sème le trouble sur le marché russe du champagne

Le président russe, Vladimir Poutine a signé une nouvelle loi qui semble réserver l'appellation champagne aux seuls vins pétillants russes. Le champagne français serait désormais présenté comme simple vin pétillant.

Bien plus économiques que le champagne, les vins pétillants russes baptisés « Champaskoe » sont élaborés en trois semaines au lieu de 15 mois minimum pour les champagnes sans année et 36 mois pour les cuvées millésimées.
Bien plus économiques que le champagne, les vins pétillants russes baptisés « Champaskoe » sont élaborés en trois semaines au lieu de 15 mois minimum pour les champagnes sans année et 36 mois pour les cuvées millésimées. (Alexander NEMENOV/AFP)

Par Marie-Josée Cougard

Publié le 4 juil. 2021 à 17:42Mis à jour le 6 juil. 2021 à 13:05

Ce n'est pas ordinaire. Vladimir Poutine, le président russe a signé une loi vendredi qui semble vouloir réserver l'appellation « champagne » aux seuls vins pétillants russes. Les champagnes français doivent modifier leur étiquetage aux termes de ce texte et s'identifier comme vins pétillants. « Cette loi est complexe. C'est un sujet très complexe et évolutif. Tous les importateurs sont en train d'analyser cette loi et ses conséquences », dit-on chez Moët Hennessy, leader des exportations de champagne en Russie.

LVMH (Dom Pérignon, Moët & Chandon, Veuve Cliquot…) a prévenu qu'il suspend ses expéditions. Dans un communiqué, le groupe français (propriétaire des « Echos ») a assuré que cette mesure est provisoire, le temps de trouver la solution appropriée « au plus vite ». « Pour se conformer à la nouvelle loi russe, nous devons apposer une contre-étiquette vin pétillant. Cela suppose de s'organiser. » D'autres maisons de champagne qui exportent en Russie n'ont pas encore fait connaître leur position.

Le Comité interprofessionnel des vins de champagne (CIVC) s'est dit «scandalisé» ce lundi par les dernières exigences de Moscou en matière d'étiquetage, qui obligent les champagnes français à renoncer au terme « Shampanskoe » - traduction de Champagne en russe - et à se présenter sous le terme « vin mousseux » en caractères cyrilliques sur la contre-étiquette.

Le CIVC est «en train d'analyser les détails et conséquences de cette loi, dont il n'avait pas été informé par les autorités russes». Il va «poursuivre les discussions avec les autorités russes pour obtenir le droit exclusif à l'usage du nom Champagne sur le territoire russe». Les Champenois en appellent aux diplomaties française et européenne pour «obtenir la modification de cette loi inacceptable».

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Champagne français en Russie : un coup dur pour la filière

Des prix sans commune mesure

Le terme « champagne » est utilisé en Russie depuis l'époque soviétique pour un vin mousseux produit de façon industrielle. Grâce à une fermentation accélérée, le cycle de fabrication du « champagne soviétique », élaboré dans plusieurs distilleries russes non-associées avec les régions viticoles, ne dure que trois semaines. En France, un champagne doit avoir vieilli au minimum 15 mois pour une cuvée sans année et 36 mois pour une cuvée millésimée.

La défense de l'Appellation d'origine contrôlée (AOC) est de longue date l'objet de toutes les attentions de la Champagne, qui fait la chasse dans le monde entier à tous les usages impropres (au regard de la réglementation AOC) du mot champagne. Le terme de « champagne » est strictement réservé au vin provenant d' un périmètre géographique très précis .

La vigilance du Comité interprofessionnel des vins de champagne n'est pas toujours payée de retour. Le conflit sur la question avec les Etats-Unis n'a pas abouti. Les Américains continuent de commercialiser du « champagne américain », une désignation dont ils estiment qu'elle suffit à renseigner le consommateur et qu'il n'y a pas tromperie.

Marie-Josée Cougard

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